Tests sur les animaux dans la cosmétique : décryptage

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Choisir des produits cosmétiques Bio, c’est aussi faire le choix de produits non testés sur les animaux. Et c’est même, pour certains consommateurs, ce qui détermine l’achat de ces produits.

Les fabricants de cosmétiques Bio sont engagés dans une démarche d’un plus grand respect pour le bien-être des consommateurs. Ces produits labellisés garantissent également qu’il n’y a eu aucune méthode de test sur les animaux. Les valeurs des cosmétiques Bio sont la qualité des composants ainsi que le respect de l’Homme et de son environnement. En 2021, à l’échelle mondiale, où en est-t-on de ces tests sur les animaux ?

Tests sur les animaux, que dit la loi ?

En théorie, les tests sur les animaux sont interdits dans l’Union Européenne, mais il existe encore de nombreuses dérogations permettant de continuer à les utiliser. Ces dérogations freinent le développement de la recherche de méthodes alternatives et 240 000 animaux sont encore sacrifiés, chaque année, en Europe. Les législateurs sont pris entre deux feux, d’un côté les puissants lobbys des fabricants, et de l’autre la pression des consommateurs, majoritairement opposés aux tests sur les animaux.

Que dit la loi européenne de 2013 ?

Depuis mars 2013, les tests sur les animaux sont interdits dans l’Union Européenne, premier marché mondial de vente de cosmétiques. Quand un leader montre la voie, cela incite les autres à le suivre. C’est ce qui s’est passé, car l’année suivante, l’Inde, Israël et la Norvège adoptent la même interdiction, tandis qu’ailleurs, en Argentine, Nouvelle-Zélande, Turquie, État de São Paulo, Russie, Corée du Sud, Canada et Taïwan, on progresse peu à peu, dans le même sens. L’interdiction a eu aussi le grand mérite de mettre les laboratoires au pied du mur et de les inciter à chercher d’autres moyens pour tester leurs produits.

Quelle mesure la loi européenne a-t-elle prise en 2016 ?

Depuis septembre 2016, la cour de justice de l’Union Européenne a voté pour l’interdiction totale d’importer des produits de cosmétiques ayant été testés sur les animaux. Le lieu de réalisation du test ne permet aucune négociation pour l’importation des produits.

Un exemple qui se propage petit à petit dans le monde en 2021

À partir du 1er mai 2021, les cosmétiques dits « généraux » qui seront importés en Chine n’auront pu l’obligation d’être testé sur des animaux. Il suffira aux marques de présenter leur certification GPF « Bonne pratiques de fabrication » ainsi qu’un document prouvant la sécurité des produits. À noter que ce certificat, en France, coûte à l’entreprise 1400 euros qui sont reversés à l’ANSM. Cependant il reste du chemin à faire, puisque ces règles ne s’appliquent pas sur les cosmétiques «usage spécial» comme les teintures pour cheveux ou crèmes solaires. L’engagement de l’Union Européenne a quand même permis d’accélérer le rythme au niveau des mesures, poussé par l’association PETA et un grand nombre de consommateurs.

Quelles sont donc les alternatives pour les tests de ces produits ?

Différentes méthodes sont en cours de développement pour remplacer les tests sur les animaux, nous pouvons citer :

-Les tests In Vitro : C’est une méthode qui utilise des cellules de peau créées « artificiellement » et qui permettent de remplacer les tests d’irritation oculaire et cutanée précédemment réalisés sur des lapins en majeure partie.

-Les tests In Silico : Cette pratique est réalisée à partir d’une analyse de données et l’utilisation d’algorithme qui donne lieu à une prédiction de la toxicité d’un cosmétique

Que pensent les consommateurs de ces évolutions ?

Une étude réalisée par Nielsen, sur un échantillon de 1000 personnes, montre que les consommateurs sont sensibles à la question des tests sur les animaux. Pour 57 % d’entre eux, la mention « non testé sur les animaux » est le critère qui arrive en tête au moment de choisir un produit de beauté. 43 % se déclarent prêts à dépenser plus, pour s’assurer que leurs cosmétiques n’ont pas été testés sur les animaux. Ces démarches constituent un signal fort envers les fabricants et signifient aussi que les choix des consommateurs comptent. Choisir un produit testé « in vitro » (n’utilisant pas d’animaux) est aussi une forme de militantisme.

Comment certaines marques parviennent à contourner cette interdiction ?

On pourrait croire que ces évolutions peuvent garantir des produits non-testés sur les animaux à 100 %, mais ceci n’est pas tout à fait vrai. Selon l’association internationale de défense des animaux Peta, qui surveille particulièrement ce secteur, il y aurait encore 250 marques (dont certains poids lourds de l’industrie cosmétique conventionnelle) qui pratiquent encore les tests sur les animaux. Ce qui représente 27 000 animaux utilisés à ces fins chaque année, et ceci, en toute légalité.

Voici pourquoi :

 

Comment parvenir à une interdiction totale ?

Même si de grands progrès ont été réalisés, la fin totale des tests sur les animaux n’est pas encore réalisée. Malgré tout, les choses évoluent dans le bon sens. PETA recense à ce jour, 1 900 marques de cosmétiques ayant totalement aboli les tests sur les animaux. L’opinion des consommateurs a un effet très important sur l’attitude des fabricants de cosmétiques. C’est ainsi que, soucieux des préoccupations de sa clientèle, le secteur a financé des programmes de recherche de procédés de substitution aux tests sur les animaux.

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Les différents labels

Les labels cosmétiques Bio apportent la garantie que les produits certifiés ne sont pas testés sur les animaux. Mais, il existe d’autres labels apportant d’autres garanties. Leaping Bunny et One Voice sont spécialisés sur le problème de l’expérimentation animale.Le label Vegan est un label Bio, s’adressant plus spécifiquement aux végétaliens, et qui a mis la question de la cruauté envers les animaux au centre de ses préoccupations.

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Il est souvent bien difficile pour le consommateur de s’y retrouver parmi tous ces labels. Les labels Bio apportent une réponse claire et précise aux grandes questions qu’il se pose, que ce soit du point de vue de sa sécurité personnelle ou des questions d’éthique.